Serge est né le 9 septembre 1943 à Blay dans le Calvados. En 1946, son père, instituteur, a été muté à Asnelles. Serge y a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans.
Il a été élève au Lycée Laplace à Caen où il a suivi une formation en électronique qui l’a amené à travailler dans plusieurs grandes entreprises caennaises, en particulier RVI et Blaupunkt.
Le milieu et l’ambiance de ces grosses entreprises ne lui convenant pas, il a choisi d’aller travailler dans l’entreprise caennaise de récupération de ferraille Breuil. Il y a travaillé quelques années.
Durant toute cette période, et même dès les années de lycée, il s’est passionné pour le rugby, participant à la création du club de rugby d’Hérouville.
Puis est venue, dans les années 1974-1976, une période sentimentale très passionnée, pendant laquelle les grands moments de bonheur alternaient avec les grands moments de détresse… mais qui s’est terminée dans la difficulté. Serge récupérait alors pour son propre compte la ferraille, accompagné de ses trois chiens, Chico, Mopti et leur mère Kita. C’est à cette période qu’il a commencé la sculpture.
Après une ou deux années blanches (ou noires, c’est selon !)… Serge s’est installé à Basly, sur le terrain de Moto-Cross, où une solution d’implantation qui se voulait provisoire a duré, en fait, près de 35 ans.
C’est là, à Basly, qu’il a développé « son art », en parallèle au travail nécessaire à sa survie, la récupération de la ferraille dans les « gadoues », puis les cours ayant chuté, la récupération d’épaves de voitures. Serge aurait voulu vivre de son art : d’une part, il aurait souhaité la reconnaissance du statut d’artiste et d’autre part, cette reconnaissance lui aurait permis de consacrer tout son temps à la création en ayant l’esprit libre. En fait, les ventes qu’il a réalisées et les cours qu’il donnait lui permettaient essentiellement de financer l’achat des matières premières de ses projets.
Autodidacte, Serge a d’abord sculpté pour occuper le temps et occuper son esprit dans une période très difficile. Comme toujours, il s’est lancé à corps perdu dans ce nouveau mode d’expression, exprimant rapidement la beauté (La Main en buis), mais aussi la souffrance (Le Buste sans tête, La Tête qui pleure, La Tête creuse en pierre)
Il a travaillé divers matériaux : le bois, la pierre de Caen, le béton cellulaire. Partant d’un bloc, il s’agissait alors, en enlevant de la matière, de « sortir » une forme.
La rareté des matériaux nobles, leur coût… mais aussi la volonté d’aller vers le plus grand, y compris jusqu’au monumental, l’ont conduit à une autre recherche en partant de rien ou en partant d’une armature pour arriver à une forme avec des matériaux nouveaux : d’abord la terre glaise, puis le plâtre sur une armature de grillage revêtu ensuite d’une ou de plusieurs couches de résine polyester et, par la suite, des blocs de polystyrène travaillés pour les formes et recouverts d’enduit et, par-dessus, de résine polyester pour l’étanchéité.
Tout au long de cette évolution, sur plus de 30 ans dans son atelier de Basly, Serge a appris à travailler ces matériaux successifs ; il s’est formé par lui-même, se documentant partout, dévorant la littérature existante sur la plupart des arts et, bien sûr, tout particulièrement sur la sculpture et les sculpteurs.
La Route Serge Saint Sculpteur vous emmènera à la découverte d’un certain nombre de ses œuvres… Bonne promenade !
Le mot du Président
Au-delà de son expression artistique, ce qui réunit dans l’association sa famille et ses amis, c’est certainement l’appréciation en commun de la très forte personnalité de l’homme : une rigueur pratiquement absolue qui le conduisait à une marginalité totalement assumée et une rare endurance à la souffrance où cela l’entraînait fréquemment.
On retrouve bien sûr tout cela à travers son œuvre.